UDC – quel président? Succession Rösti – qui ose? Blocher – seul vrai chef?

Qui veut présider l’UDC ? Le Saint-Gallois Roland Rino Büchel, pressenti, y renonce pour raisons de santé (« SonntagsBlick »). Sont sur les rangs Martina Bircher (Argovie), Andreas Glarner (Argovie aussi), Alfred Heer (Zurich). Aucun Latin donc. Est démissionnaire Albert Rösti (Berne). Or, la présidence de l’UDC, de toutes les présidences de partis suisses, est l’une des plus curieuses.

 

Sûr : les pouvoirs réels du président de l’UDC suisse, plus qu’ailleurs, sont limités. Le vrai chef, depuis la fin des années 1980, c’est Christoph Blocher. Détail piquant, Blocher, longtemps président de l’UDC zurichoise, ne sera jamais président de l’UDC suisse. Depuis, tous les présidents nominaux lui sont soumis. Hans Uhlmann (TG). Ueli Maurer (ZH). Toni Brunner (SG). Albert Rösti (BE). Le dernier président indépendant sera Adolf Ogi (BE). Trois seront Conseillers fédéraux. Ogi (1987-2000). Blocher (2003-2007). Maurer (dès 2008). Suivra Guy Parmelin (VD, dès 2015). Ni Maurer, ni Parmelin, d’ailleurs, n’échappent à l’autorité de Blocher. Dans le combat du 27 septembre sur l’initiative contre la libre-circulation des personnes (chère à Blocher), leur position pourrait être délicate.

 

Personne, à l’UDC suisse, n’ose s’opposer durablement à Blocher. Car le succès du parti, c’est le sien (11% en 1987, 25,6% en 2019). Les Sages Samuel Schmid et Eveline Widmer-Schlump (vainqueur de Blocher en 2007) rejoindront le PBD. Bref, le successeur de Rösti devra s’aligner. Aucun autre ne subit cela. Ni le PSS Christian Levrat. Ni la PLR Petra Gössi. Ni le PDC Gerhard Pfister. Ni le Vert historique Balthasar Glättli. Ni le Vert libéral Jürg Grossen. Alors, courage.