« Etrangers criminels » et libre-circulation. UDC et 27 septembre. Etat de droit – le match.

Habile, l’UDC ? Le parti de Christoph Blocher compte-t-il gagner la bataille du 27 septembre en y mêlant « étrangers criminels » et libre-circulation des personnes ? Ce qui fâche l’UDC, c’est que 42% des « étrangers criminels » selon la loi ne seraient pas expulsés. Les juges invoquent une clause de rigueur (ex : état de santé, lien avec la Suisse). S’il le faut, l’UDC est prête à lancer une 3e initiative. En 2010, la 1ère est acceptée. Le Parlement en tire une loi moins contraignante. En 2016, la 2e initiative est refusée. Match ?

 

Mais le combat de l’UDC contre les « étrangers criminels » continue. Son initiative du 27 septembre contre la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne lui fournit un tremplin. Entre les deux sujets, il y a la migration. Or, l’UDC remporte sur ce thème des succès. En 2009, interdiction de nouveaux minarets (mais il y a des musulmans suisses). En 2010, « étrangers criminels 1 ». En 2014, immigration de masse. Il arrive à l’UDC de perdre. En 2016, « étrangers criminels 2 ». Prochain test – 27 septembre.

 

Qui aura le dernier mot ? En Suisse, ce doit être – en principe – le peuple. Mais ses verdicts ne sont pas incontestables. Le Parlement, en tirant d’initiatives des lois, garde une liberté d’appréciation. Ses lois, d’ailleurs, sont soumises au référendum facultatif. Les principes fondamentaux du droit sont des garde-fous. Proportionnalité. Cas de rigueur. Droit international. Puis, viennent les Tribunaux locaux et cantonaux. Le Tribunal fédéral. Voire la Cour européenne des droits de l’homme. L’Etat de droit. Même les « durs », à l’UDC, savent cela.