Juifs, musulmans ou qui ? Quelles minorités protéger ? Les premiers pas du projet fédéral suscitent la controverse (« Bund » et « Tages-Anzeiger »). L’une des premières destinataires serait une mosquée de Lausanne-Ecublens (Vaud) proche du président turc Recep Tayyip Erdogan. D’autres seraient des synagogues et écoles juives (Genève, Vaud, Berne, Argovie, Zurich). Le Conseil fédéral y met 500.000 francs. Le pilotage passe de la PSS Simonetta Sommaruga à la PLR Karin Keller-Sutter. Que faire ?
Quel obstacle ? Dans la Suisse 2020, il y a surtout des minorités religieuses. Certaines ont des liens internationaux. Islam (OFS ; 5,3%) ? Outre la Turquie d’Erdogan, des pays arabes et d’autres sont évoqués. La démocratie n’est pas toujours leur point fort. Judaïsme (0,2%) ? Le lien entre les juifs suisses et l’Etat d’Israël de Benyamin Netanyahou n’y est pas homogène. Catholicisme (35,2%) ? La proximité d’une partie des catholiques suisses et de la papauté fut source de tensions. « Sonderbund ». « Kulturkampf ». Au temps du pape François, elles sont peu perceptibles. Quant aux protestants (23,1%), catholiques-chrétiens (0,1%), « autres chrétiens » (5,5%) et « autres religions » (1,3%), on voit encore moins. En revanche, les « sans-religion » deviennent une force (28%). Qui compte.
Vrai : la protection des minorités en Suisse peut se heurter à des résistances. La marge du Conseil fédéral – de Simonetta Sommaruga à Karin Keller-Sutter – y est peut-être moins large. Il ne saurait être question, par exemple, d’appuyer des communautés adeptes de méthodes brutales. Finesse exigée.