27 septembre ? Qui sauvera la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne ? Bon, les 6 cantons romands – Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève, Jura – pourraient refuser l’initiative UDC. Mais trouveront-ils suffisamment d’alliés ? Deux alertes. En 1992, l’Espace économique européen est rejeté. Seuls acceptent les 6 Romands et les 2 Bâles. En 2014, l’initiative UDC contre l’immigration est approuvée. Seuls la refusent les 6 Romands, Zurich, Bâle-Ville et Zoug. Cela ne suffit pas.
Le tournant coïncide avec la montée de deux acteurs. Dès la fin des années 1980, c’est l’UDC reprise en mains par Christoph Blocher (toujours vif). Dès 1991, c’est la Ligue des Tessinois lancée par Bignasca et Maspoli (aujourd’hui, Norman Gobi, Marco Borradori, etc). Immigration, Europe et monde sont les fronts. En Suisse romande, les pendants de l’UDC et de la Lega sont-ils plus faibles ? Mais Mauro Poggia – MCG, proche de la Lega – est élu à l’Exécutif genevois. Et le Vaudois Guy Parmelin est le premier Conseiller fédéral UDC francophone. Le dernier mot n’est pas dit.
Vrai : les enjeux « immigration », « Europe » et « monde » divisent. Plus qu’ailleurs, il faut lutter pour gagner. Les cantons romands y ont souvent leur part. 1920 – oui à la SDN. 1970 – non à l’initiative Schwarzenbach. 1972 – oui au libre-échange Suisse-Europe. 1992 – oui au FMI et à la Banque mondiale. 2002 – oui à l’ONU. Années 2000 – oui à plusieurs accords bilatéraux Suisse-Europe. 2016 – non à la 2e initiative UDC contre les étrangers criminels. Donc, l’ouverture peut payer. 27 septembre – on est averti.