« Entreprises responsables » ? Le front des patrons face à l’initiative se casse-t-il ? Hans-Ulrich Bigler, directeur PLR de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), n’exclut pas de voter pour l’initiative. Monika Rühl, directrice d’ « Economiesuisse », s’y oppose. Selon elle, Bigler serait une « hypothèque » pour les arts et métiers (« Tamedia », « NZZ »). Cette initiative veut punir les entreprises coupables de violation des droits humains dans le monde. Le Tessinois Dick Marty – PLR aussi – en est une figure de proue. Parlement et Gouvernement lui préfèrent un contreprojet moins contraignant. Karin Keller-Sutter, autre PLR, en serait l’inspiratrice. Centre et Droite partagés. Votation – 29 novembre.
Vrai : le front des patrons est parfois divisé. « Economiesuisse », héritière du « Vorort », surgit dès 1870/1882. Elle représente principalement les grandes sociétés. L’USAM suit en 1879. C’est la porte-parole des petites et moyennes entreprises (PME). Leurs intérêts ne sont pas toujours concordants. Fiscalité. Economie internationale. Otto Fischer fut naguère une figure véhémente de l’USAM. Peut-être inspire-t-il Hans-Ulrich Bigler (non-réélu au Parlement). Ajoutons l’Union patronale suisse (dès 1908). Proche d’ « Economiesuisse », elle traite notamment d’affaires sociales.
Cet éclatement du Centre, de la Droite et des patrons fera-t-il le bonheur, ce 29 novembre, de l’initiative ? De premiers sondages lui donneraient des chances. Mais les entreprises multinationales – visées par l’initiative – disposent de puissants relais en Suisse. Et la campagne sera dure.