Berset et l’intérêt public. Les Conseillers fédéraux qui trébuchent. Kopp et d’autres.

Alain Berset ? Un Conseiller fédéral peut-il trébucher sur une affaire privée ? Voyez, entre 1848 et 2020, les 119 premiers Sages. Peu de cas sortent à l’air libre. Ce qui pourrait compliquer l’affaire Berset, c’est la destruction de pièces ayant fait partie de la tentative de chantage. En plus, cette tentative – attribuée à une femme – connaît son temps fort en décembre 2019. On réélit le Gouvernement. Donc, l’intérêt public existe. Du coup, l’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération s’en mêle. Son président, le Vert Hanspeter Uster, était déjà très présent dans les débats précédant la démission du Procureur Michael Lauber. Alors ? Prolongations ?

 

Ailleurs ? Prenez la Conseillère fédérale PLR Elisabeth Kopp (1984-1989). Cheffe de Justice et Police, elle informe son mari Hans Kopp d’une enquête touchant une société à laquelle il est lié. Blanchiment d’argent et trafic de drogue y seraient associés. Elisabeth Kopp est poussée par certains à la démission. Mais, en 1990, le Tribunal fédéral la libère de l’accusation de violation du secret de fonction. Bref, l’affaire Kopp, c’est autre chose.

 

D’autres cas sensibles sont très loin. En 1917, le Conseiller fédéral Arthur Hoffmann démissionne. Il est impliqué dans un accord séparé entre l’Allemagne et la Russie. En 1944, Marcel Pilet-Golaz s’en va. Lui est jugé trop complaisant à l’égard de l’Allemagne nazie. En 1966, Paul Chaudet prend la porte. On lui reproche les dépassements de crédits des avions de combat Mirage. Alain Berset ? C’est un autre monde.