Punir les petits cantons? Clé de la Suisse moderne. Fusions en échec. Poids des voix.

Punir les petits cantons ? Le refus de l’initiative « Entreprises responsables » relance le débat. 50,7% du peuple vote « oui ». 14,5 cantons – contre 8,5 – votent « non ». Troublant ? Car la plupart des cantons les plus peuplés sont perdants. Dans l’ordre décroissant : ZH, BE, VD, GE, TI, FR, BS (ex-demi-canton), NE, JU. Par contraste, la majorité des cantons les moins peuplés sont gagnants. Dans l’ordre croissant : UR, GL, OW et NW, AR et AI (4 ex-demi-cantons), SH, ZG, SZ, GR, SO, TG, BL (ex-demi-canton), VS, LU, SG, AG. Dernier précédent – 1955. Que faire ?

 

Vrai : l’équilibre actuel est une clé de la Suisse moderne. Guerre du « Sonderbund » en 1847. Etat fédéral en 1848. Cette Suisse moderne est imposée aux vaincus de la guerre. Presque tous sont de taille petite ou moyenne (UR, OW et NW, ZG, SZ, FR, VS, LU). Il s’agit de refermer les blessures. C’est la philosophie de Guillaume-Henri Dufour et des vainqueurs. La plupart des cantons « poids lourds » y figurent. Du coup, l’Etat fédéral en tire la leçon. Exigence d’une double majorité du peuple et des cantons pour la Constitution. Création d’un Parlement bicaméral entre Conseil national et Conseil des Etats. Les Etats-Unis de 1787 ne sont pas loin. Les cantons, petits et grands, s’intègrent. Le Jura, en 1979, s’élance. Succès ?

 

Quelle solution ? Serait-ce le regroupement des cantons ? Toutes les tentatives, depuis 1848, échouent. Bâle-Ville et Bâle-Campagne (1969, 2014). Vaud et Genève (2002). Or, eux sont déjà de taille moyenne ou grande. Parmi les petits, aucun projet ne dépasse les intentions ou les avant-projets. Ou serait-ce attribuer plus de voix aux grands, moins aux petits? A creuser?