« Mariage pour toutes et tous » – c’est oui. Le Conseil des Etats des 46 rejoint, en gros, le Conseil national des 200. 22 à 15 et 7 abstentions. Il juge le Code civil suffisant et trouve superflu de changer la Constitution. 22 à 20 et 2 abstentions. Car l’article 14 de la Charte – version 1999 – affirme : « Le droit au mariage et à la famille est garanti ». Des points délicats semblent en bonne voie. Adoption. Naturalisation facilitée. Procréation médicalement assistée. Le don de sperme pour couples de lesbiennes fait débat. Sont touchés les couples LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels). Référendum en vue. La Conseillère fédérale PLR Karin Keller-Sutter est au pupitre.
Qui décide ? Les partisans du « Mariage pour toutes et tous » sont surtout PLR, PSS et Verts historiques. Lisa Mazzone (Verte). Carlo Sommaruga (PSS). Andrea Caroni (PLR). Les opposants, eux, sont d’abord PDC et UDC. Heidi Z’Graggen ou Beat Rieder (PDC). Le clivage gauche-droite laisse donc la place – comme pour d’autres questions « de société » – à un affrontement différent. Bref, le Conseil des Etats ne confirme pas, ici, son glissement conservateur de 2019.
Mieux ! Le probable succès du « Mariage pour toutes et tous » en suit d’autres. En 1992, le peuple accepte l’égalité pénale des actes homosexuels et hétérosexuels. En 2005, il approuve le « Partenariat enregistré ». Evolution rapide. Tout cela contraste avec les blocages paralysant de grandes réformes de la fiscalité ou de la prévoyance vieillesse (le projet fisc/AVS de 2019 fait exception). Qui s’étonne ?