Qui aide qui? Accord-cadre et « Post-Brexit ». Destins croisés et différences de tailles.

Grande-Bretagne et Suisse – même combat ? L’accord « post-Brexit » de la première peut-il faciliter – face à l’Union européenne – la conclusion d’un accord-cadre pour la seconde ? Ces destins se croisent. Suisse et Royaume-Uni fondent ensemble l’Association européenne de libre-échange (en 1960). Puis, ils se séparent. Le Royaume-Uni entre et sort de l’Union en trois temps (1973, 2016, 2021). La Suisse, elle, n’en sera jamais (2016, retrait de la demande d’adhésion). Mais elle conclut avec l’Union des accords de poids (libre-échange, libre-circulation, Schengen-Dublin, etc). Aujourd’hui, les deux destins se rapprochent à nouveau. Promesse ?

 

Question ! L’accord « post-Brexit » des Britanniques et l’accord-cadre des Suisses sont-ils superposables ? Le premier peut-il aider – sur des points sensibles – à la finalisation du second ? Protection des salaires. Aides d’Etats. Droits sociaux des citoyens de l’Union. Pouvoir de la Cour de justice européenne en cas de différends. Souveraineté de la Suisse. Brûlants.

 

Et puis, voyez cette différence de tailles. L’Union européenne ne peut pas traiter la Grande-Bretagne de 66,8 millions d’habitants en « quantité négligeable ». Que le 1er ministre s’appelle Boris Johnson ou pas. Avec une Suisse à 8,6 millions – on ne sait trop. Quel que soit le talent des Simonetta Sommaruga, Guy Parmelin, Ignazio Cassis, Ueli Maurer, Alain Berset, Viola Amherd ou Karin Keller-Sutter. La Commission européenne d’Ursula von der Leyen, elle, marque un point. Mais, côté Suisse, tout reste à faire.