Suffrage féminin – 50 ans. Votations – 12 succès « femmes ». Parité – et rattrapage.

Oui, les femmes exercent une influence décisive sur la politique suisse. Elles feraient pencher la balance dans 12 votations fédérales (« Neue Zürcher Zeitung »). Droit du mariage (1985). Moratoire nucléaire (1990). Naturalisation facilitée (1994). Promotion de la culture (1994). Article anti-raciste (1994). Immeubles et étrangers (1995). Immigration illégale (1996). Assurance-chômage (1997). Loi sur l’électricité (2002). Pornographie enfantine (2008). Avions Gripen (2014). Loi sur la chasse (2020). « Entreprises responsables » (2020 aussi) ? Seule la majorité des cantons prive les femmes d’un autre succès. Au total, elles pousseraient la politique suisse plus « à gauche ». En douceur. Les hommes, eux, auraient gagné 4 fois.

 

Vrai : le suffrage féminin fédéral – 50 ans le 7 février – a de l’effet. On perçoit une accélération. Au Conseil fédéral 2020, 3 femmes sur 7 siègent. Simonetta Sommaruga. Viola Amherd. Karin Keller-Sutter. Depuis 1971, elles sont 9 sur 37 (sur 119 depuis 1848). Aux élections 2019, les femmes conquièrent 84 des 200 sièges du Conseil national, 12 des 46 sièges du Conseil des Etats. La parité paraît atteignable. Rappel. En 2000, peuple et cantons refusent l’initiative des « quotas ». Elle sera lancée dans le sillage de la non-élection – en 1993 – de Christiane Brunner au Gouvernement. Ruth Dreifuss, pourtant, l’emportera. Ce combat paie.

 

Sûr : en Suisse, le suffrage féminin est tardif. La plupart des autres démocraties la précèdent. Autriche et Allemagne en 1918. Etats-Unis en 1920. Grande-Bretagne en 1928. France en 1944. Italie en 1945. Trop tardif ? Mais le rattrapage vaut le coup d’œil.