Bourbaki 1871-2021. Le souffle humanitaire. Herzog entre Dufour, Wille et Guisan.

Hans Herzog ! Le Général suisse de la Guerre franco-allemande de 1870-1871, c’est lui. Est-il moins connu que Guillaume-Henri Dufour (1847-1859), Ulrich Wille (1914-1918) ou Henri Guisan (1939-1945) ? Pourtant, lui aussi protège la Suisse des débordements d’une guerre étrangère. Mieux ! Il est une figure-clé de l’accueil de l’armée en déroute du Général français Bourbaki (« Le Temps »). 87847 hommes. 2467 officiers. 11800 chevaux. En cela, Herzog est bien le continuateur de Dufour – cofondateur du CICR (1863) et de la Croix-Rouge suisse (1866). Comme Solferino, l’épisode Bourbaki exercera une influence majeure sur le droit humanitaire. Moment fort.

 

Attention ! Cette guerre de 1870-1871 marque aussi le triomphe de l’Allemagne de Bismarck et des deux Guillaumes. En Suisse alémanique, son influence s’accroît. Voyez le Général Ulrich Wille. Ou le Conseiller fédéral Arthur Hoffmann. En pleine 1ère Guerre Mondiale, Hoffmann s’implique dans une paix séparée entre Allemagne et Russie. Crise. Gustave Ador le remplace. Avec Adolf Hitler dans l’Allemagne de 1933, cette germanophilie faiblit. Henri Guisan, Général de la 2e Guerre mondiale, use d’un tout autre ton.

 

Dufour. Herzog. Wille. Guisan. Les 4 Généraux de la Suisse moderne marquent 4 étapes. Souvent décisives. Aujourd’hui ? Les voisins de la Suisse ne se font plus la guerre. Ils coopèrent au Conseil de l’Europe ou dans l’Union européenne. Ils divorcent parfois (« Brexit »). Des acteurs plus lointains leurs volent la vedette. Etats-Unis de Joe Biden. Russie de Vladimir Poutine. Chine de Xi Jinping. Du monde selon Dufour, Herzog, Wille ou Guisan – qu’en reste-t-il ?