Conseil des Etats contre le « diktat ». Maurer et les mystères du Collège à 7.

Vainqueur, le Conseil fédéral ? Vaincu, le Parlement ? Le Conseil des Etats – face au Covid – ne tente pas d’imposer au Gouvernement le rythme du « déconfinement ». Aucune de ses Commissions ne propose de le fixer dans la loi. Bref, la Chambre des Cantons prend le contrepied du Conseil national. Lui somme l’Exécutif – par une « Déclaration » – d’ouvrir le 22 mars les restaurants, les lieux de culture, de loisirs, de divertissement et de sport. 97 oui, 90 non, 6 abstentions. Deux de ses Commissions, en plus, veulent l’ancrer dans la loi. Mais, si le Conseil des Etats refuse, ce projet est mort.

 

Mieux ! Ce même Conseil des Etats rejette dans la foulée l’ouverture des magasins pendant 12 dimanches. Il propose d’accorder des dérogations aux cantons bons élèves dans la lutte anti-Covid (ex : application des quarantaines). Il se prononce sur l’augmentation de l’aide aux cas de rigueur et sur la prolongation des indemnités de chômage partiel. Du coup, la Chambre des cantons s’en tient – face au Conseil fédéral – à un rôle plus classique du Parlement. Question ! Jusqu’où ira le Conseil national ?

 

Où est le Conseiller fédéral UDC Ueli Maurer ? Deux troublantes indiscrétions se contredisent. Selon l’une, ses propositions de « déconfinement » seraient plus prudentes que celles de son parti (« Bund » et « Tages-Anzeiger »). Selon l’autre, il aurait souhaité – comme l’UDC – l’ouverture des terrasses au 1er mars, des restaurants au 22 (révélation faite par Maurer lui-même). Vrai : le Collège à 7 des Parmelin, Maurer, Cassis, Keller-Sutter, Amherd, Sommaruga et Berset – 2 UDC, 2 PLR, 1 Centriste, 2 PSS – a ses mystères.