Suisse-Chine. Entre Petitpierre et Cassis. Le tournant et les risques.

Suisse-Chine – cassure ? Les propos irrités de Wang Shiting – ambassadeur de Chine en Suisse – frappent. Car ils suivent la présentation par le Conseil fédéral – sous Ignazio Cassis – de sa stratégie face à l’Empire de Xi Jinping. Cette stratégie n’évite pas les violations des droits humains, la répression dans le Xinjiang ou à Hong-Kong. Mais il y est beaucoup question, aussi, de poursuite du dialogue sur ces droits humains. « Mieux vaut un dialogue difficile que pas de dialogue du tout ». Tout cela coïncide avec le durcissement des relations entre la Chine et l’Occident.

 

Tournant ? 1950 : la Suisse de Max Petitpierre noue avec la Chine de Mao Tsé-Toung. Démocratie et dictature. Ce n’est pas nouveau. Dès 1946, le même Petipierre – PLR comme Cassis – établit le contact avec l’URSS de Joseph Staline. Universalité des relations diplomatiques. Ce lien Suisse-Chine résiste à tout. Répression au Tibet. Massacre de la Place Tiananmen. Même l’incident de 1999 entre Jiang Zemin et le Conseil fédéral – en pleine présidence Ruth Dreifuss – laisse peu de traces. Visites intenses de Conseillers fédéraux en Chine. Traité de libre-échange de 2013. Accueil de Xi Jinping par Doris Leuthard en 2017. On en oublie.

 

Tenir ? Le ton d’Ignazio Cassis et du Conseil fédéral à l’égard de l’Empire de Xi Jinping est-il le bon ? Reste à vérifier s’il sera suivi d’effets comparables aux sanctions infligées par l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres acteurs. La Chine de Xi – 2e économie mondiale – est devenue le 3e partenaire de la Suisse (derrière l’UE et les Etats-Unis). L’évaluation des risques s’annonce délicate.