Joe Biden et Janet Yellen. L’argent, les présidences démocrates et la Suisse.

Joe Biden et les impôts. La nouvelle Présidence démocrate des Etats-Unis sera-t-elle moins confortable pour la Suisse de Guy Parmelin ? Les propositions pour une fiscalité harmonisée mondiale des sociétés multinationales – détaillées par la Secrétaire au Trésor Janet Yellen – créent un choc. Ce serait à un taux minimal. Ces propositions prolongent les travaux en cours dans l’OCDE – dont la Suisse fait partie. Pourra-t-elle résister ?

 

Vrai : la Suisse est depuis des années sous pression internationale. Et les Etats-Unis y jouent un rôle moteur. C’est surtout vrai sous les Présidences démocrates. Franklin Roosevelt et Harry Truman dans la guerre et l’après-guerre. Bill Clinton et les fonds en déshérence dans les années 1990. Barack Obama et le secret bancaire dans les années 2000. Le ton – sur les questions financières – y est souvent plus dur que sous les Présidences républicaines. Celle de Donald Trump, par exemple, sera plutôt accommodante. Avec Joe Biden (et Janet Yellen), on pourrait renouer avec un autre style.

 

Mieux ! Les Etats-Unis ne sont pas seuls. D’autres poussent dans la même direction. OCDE. G20. Union européenne. La Suisse, économie ouverte sur le monde, ne peut guère les ignorer. Son secret bancaire est revu à la baisse. Sa fiscalité des entreprises est corrigée (ex : vote de 2019). Cela dit, la Suisse reste l’un des pays les plus riches en sociétés multinationales. Et elle tient à les garder. La campagne du 29 novembre 2020 pour des « entreprises responsables » en retentit. D’autres pays y sont en concurrence. Tout cela pourrait freiner un alignement généralisé des fiscalités. Ce combat sera rude.