Elizabeth, Philip et la Suisse. Démocraties contraires. Regrets et nostalgie.

Royaume-Uni. Elizabeth II règne à 94 ans. Philip, son mari, meurt à 99 ans. Beaucoup de Suisses et Suissesses les connaissent mieux que les Conseillers fédéraux. Or, ils sont leurs contraires. Les 7 Sages suisses doivent leur rang à l’élection du Parlement. Les Souverains britanniques, eux, doivent le leur aux successions dynastiques. La Reine est une cheffe d’Etat symbolique. Le vrai pouvoir, c’est le 1er Ministre Boris Johnson et le Parlement. Les 7 Sages, par contre, sont à la fois chefs d’Etat et de Gouvernement. Seuls peuvent les freiner Peuple et Parlement. Cela dit, tant la Suisse que le Royaume-Uni sont des démocraties historiques. Qui comprend cela ?

 

1291-2021. La Suisse n’aura jamais de Reine ou de Roi. Rareté mondiale. Elle cultive le partage des influences. Dans l’Ancienne Confédération de 1291, le pouvoir central est faible. La Diète en sera une esquisse. Avec l’Etat fédéral de 1848, un pouvoir central puissant apparaît. Mais son Conseil fédéral est aussitôt divisé entre 7. Tout est conçu pour empêcher l’une ou l’autre de prendre le dessus. Le président – ou la présidente – y change chaque année. Les Parmelin, Cassis, Maurer, Sommaruga, Berset, Amherd et Keller-Sutter s’y font équilibre. Il y a bien les 4 généraux de la Suisse moderne. Dufour, Herzog, Wille, Guisan. Certains se sont-ils parfois rapprochés d’un pouvoir plus personnalisé ? Peut-être ?

 

Tout cela n’empêche pas ces Suisses et Suissesses de suivre avec gourmandise les faits et gestes d’Elizabeth, du défunt Philip et de la famille. Nostalgie ? Regrets ? Qui le saura ?