Quel match Suisse-Europe ? La Suisse des 4 langues va-t-elle se briser sur l’accord-cadre ? Ou se réconcilier ? 1992. Seuls acceptent l’Espace économique européen les deux Bâles et les six Cantons romands de Fribourg, Vaud, Valais, Neuchâtel, Genève et Jura. 2014. Seuls refusent l’initiative UDC contre l’immigration Zurich, Zoug, Bâle-Ville et ces mêmes Romands. A chaque fois, le Tessin italophone rejoint le gros de la Suisse alémanique. Mais, en 2001, les Cantons unanimes rejettent l’initiative pour une adhésion à l’Union européenne. Certes, les Cantons romands sont souvent les moteurs de l’intégration de la Suisse dans l’Europe. Mais ils n’en sont pas des inconditionnels.
Mieux ! Ce sont fréquemment des Conseillers fédéraux francophones qui sont au gouvernail sur l’Europe. Mais pas toujours. En 1992, René Felber (Affaires étrangères), Jean-Pascal Delamuraz (Economie) et Arnold Koller (Justice et Police). En 2001, Joseph Deiss, Pascal Couchepin et Ruth Metzler. En 2014, Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann et Simonetta Sommaruga. En 2021, Ignazio Cassis, Guy Parmelin et Karin Keller-Sutter. Ce goût romand pour l’Europe – ou le monde – n’est pas la règle absolue.
Illusion d’optique ? En 2021, on peine à repérer – sur l’accord-cadre – une fracture « langues ». En clair, la région romande ne paraît pas plus encline à le soutenir – à première vue – que les régions alémanique, italienne et romanche. Ce qu’on entend dans les 4 régions se ressemble. Protection des salaires. Aides sociales aux gens de l’Union. Aides d’Etat. Pouvoir de la Cour européenne de justice. Souveraineté. Un vote populaire en dirait plus. Pourquoi pas ?