Israël, Palestine, Gaza. La Suisse d’Ignazio Cassis s’exprime peu sur la nouvelle escalade. Ni pour les Palestiniens. Ni pour les Israéliens. Or, certains prêtent au Conseiller fédéral PLR des préférences pro-israéliennes. Cassis est élu en 2017. Peu après, le Tessinois met en doute l’utilité de l’UNRWA – agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens. Mieux vaudrait les intégrer, dit-il, dans les pays voisins. Or, un autre Suisse pilote l’UNRWA. Pierre Krähenbühl 2014-2019. Philippe Lazzarini depuis 2020. Cassis se fera discret. Cessez-le-feu.
Vrai : les relations de la Suisse avec le conflit Israël-Palestine sont compliquées. 1948. Etat d’Israël fondé. En Suisse, il bénéficie de sympathies. L’opinion est sous le coup de l’Holocauste nazi. 1949. UNRWA créée. Plusieurs guerres israélo-palestiniennes. Les Suisses évoluent. 1969-1978. Au Conseil fédéral, le PSS Pierre Graber marque un tournant. 1970. Attentat de Würenlingen. Avion Swissair pour Tel-Aviv détruit. 47 morts. Le contact se noue avec l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat. Rééquilibrage. Les successeurs de Graber – Aubert, Felber, Cotti, Deiss, Calmy-Rey, Burkhalter – n’en dévieront guère.
Cassis ? Son élection au Conseil fédéral surgit au beau milieu du règne de l’Américain Donald Trump (2016-2020). Trump est pro-Israélien. Cassis en subit-il l’influence ? Mais Trump n’est pas réélu. Joe Biden l’emporte. En plus, la nouvelle escalade Israël-Palestine montre que la violence est partagée. Benyamin Netanyahou n’est pas un tendre. Le Hamas non plus. La discrétion d’Ignazio Cassis pourrait avoir ses raisons.