Avions de combat. Quatre constructeurs OTAN. Une Suisse atlantique.

Quelle neutralité ? La Suisse est-elle devenue – dans les faits – un membre associé de l’Alliance atlantique ? La féroce compétition pour l’achat de nouveaux avions de combat en apporte-t-elle un indice de plus ? Voyez les 4 constructeurs rivaux. Tous 4 viennent de pays membres de l’Alliance. L’Américain F-35 (Lockheed-Martin). L’autre Américain Super Hornet (Boeing). Le Français Rafale (Dassault). L’Européen Eurofighter (Airbus, Allemagne, Italie, Espagne, Grande-Bretagne). Comment peut-on être neutres ?

 

Mieux ! Les 4 constructeurs entretiennent des liens étroits avec leurs Gouvernements. Leurs dirigeants ne ratent aucune occasion de vanter les performances de leurs avions favoris devant les Suisses. Joe Biden s’engage pour les deux Américains. Florence Parly milite pour le Rafale. Les possibilités d’entraînement dans le ciel français sont évoquées. Quatre ministres européens, eux, voudraient « vendre » l’Eurofighter. Ils évoquent une coopération transfrontière touchant l’armée, l’énergie, l’économie, la science. Détail piquant, 3 de ces 4 ministres font partie de l’Union européenne (l’Allemand, l’Italien, l’Espagnol). Le 4e plus (le Britannique). Sérieux ?

 

Vrai : la Suisse est presque aussi intégrée dans l’Alliance atlantique que ses membres « officiels ». 1968 est une date-clé. La Suisse renonce à l’arme atomique et adhère au Traité de non-prolifération. 1988. Le Conseil fédéral suspend ses études pour un armement atomique autonome. 1996. La Suisse participe au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Elle achète une large partie de ses équipements militaires auprès de pays de l’OTAN. Avions compris. Qui s’étonne ?