Y a-t-il un Bernard Tapie suisse ? Tapie est tour à tour entrepreneur, promoteur sportif (cyclisme, football), acteur, chanteur ou homme politique. Il sera ministre du socialiste François Mitterrand, puis proche du gaulliste Nicolas Sarkozy. Lui-même, toutefois, n’atteindra jamais le sommet de l’Etat. Bizarre ?
Alors qui – en Suisse ? Adolf Ogi ? Lui se fait d’abord un nom dans le sport. Fédération suisse de ski. Entreprise Intersport. L’UDC et la politique suivent. Conseiller national. Président UDC. Conseiller fédéral. Major à l’armée aussi. Christoph Blocher ? Talent d’entrepreneur (Ems-Chemie). Talent politique (Conseiller national, Conseiller fédéral, stratège UDC). Colonel. Mécène culturel à ses heures. Didier Burkhalter ? Conseiller fédéral PLR. Puis, carrière d’écrivain. Simonetta Sommaruga ? Etudes de piano. Experte en politique de consommation. Conseillère fédérale PSS. Alain Berset ? Pianiste, lui aussi. Conseiller fédéral PSS, lui encore. Cherchons.
Et pourtant ! La Suisse n’est pas opposée aux mélanges des genres. Surtout entre activités politiques, responsabilités militaires et monde des affaires. Le système, en célébrant le principe de « milice », les favorise même. Les partis de Droite et du Centre y sont particulièrement favorables. Ceux de Gauche paraissent plus réservés. Aujourd’hui ? Tout cela est-il toujours valable ? Ce mélange des genres, dans une société plus complexe, devient-il moins facile à pratiquer ? Après tout, même Bernard Tapie n’a pas gagné à tout coup. Mais quel parcours !