Europe en miettes? Qui profite? Et les Suisses? Kurz. Pologne. Hongrie. Brexit.

Où va l’Union européenne ? En Autriche voisine, le Chancelier Sebastian Kurz démissionne sur fond d’enquêtes pour corruption. D’importants journaux auraient droit à des investissements publicitaires d’envergure en échange de textes rédactionnels complaisants (dont « Österreich »). Kurz en serait l’un des artisans. Alexander Schallenberg pourrait le remplacer. L ’actuelle coalition au pouvoir réunit l’ÖVP et les Verts. Choc.

 

Pire ? Dans la Pologne de Jaroslaw Kaczynski, le Tribunal constitutionnel conteste la primauté du droit européen sur le droit polonais. Certains y décèlent une nouvelle menace pour l’Etat de droit et le risque d’une sortie de la Pologne de l’Union (« Polexit »). Avec la Hongrie de Viktor Orban, les tensions sont vives sur l’Etat de droit (encore) comme sur l’immigration. En Europe centrale, d’autres sont traversés par des résistances du même type. Tout cela se situe dans le sillage de la sortie de la Grande-Bretagne de Boris Johnson de l’Union (« Brexit »). Désintégration ?

 

En Suisse ? Les adversaires de l’Union européenne pourraient pavoiser. Depuis 70 ans, jamais le danger de désintégration n’a été aussi grand. 1951. L’intégration décolle par la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier. En 70 ans, elle s’étoffe, passe de 6 à 27 membres, change de nom. Certes, elle reste timide pour la Défense ou les Affaires étrangères (l’OTAN domine). Mais jamais, dans une Histoire riche en guerres, l’Europe n’a été pareillement rassemblée. A qui profiterait sa désintégration ? Aux Etats-Unis ? A la Russie ? A la Chine ? Enfin – que veulent les Suisses ?