Suisse, France, démocraties dissemblables. Zemmour, Le Pen, Blocher. Ce qui compte.

France – 2022 ? Emmanuel Macron contre Eric Zemmour ? Est-ce le duel promis pour la Présidence ? Des sondages – au 1er tour – donnent le Président centriste sortant en tête (24%-27%) devant l’écrivain d’extrême-droite (17%-18%). Marine Le Pen, Rassemblement national, suivrait (15-16%). Gauches et droites – divisées – viendraient plus loin. Or, en France, presque tout est possible. Par deux fois déjà, l’extrême-droite est montée en finale. En 2002, Jean-Marie Le Pen (face à Jacques Chirac). En 2017, sa fille Marine Le Pen (face à Emmanuel Macron). Alors ? Pourquoi pas ?

 

En Suisse ? Y a-t-il un Eric Zemmour ? Voire une Marine Le Pen ? L’UDC façon Christoph Blocher en est-elle une parente lointaine ? Vrai : leurs électeurs peuvent se ressembler. Cela dit, le système suisse tend à éviter les confrontations directes. Ce sont les élections du Parlement qui donnent l’impulsion. Puis, les états-majors en tirent leurs conclusions pour l’élection du Conseil fédéral. Depuis 1959, ils misent sur une représentation quasi-proportionnelle des grands partis. Cela n’exclut pas des moments « chauds ». 2003. Eviction de la PDC Ruth Metzler par l’UDC Blocher. 2007. Eviction de Blocher par l’UDC-PBD Eveline Widmer-Schlumpf. Quand même.

 

Suisse, France. Il n’y pas démocraties plus dissemblables. Oui, en Suisse, le Parlement élu donne le la. Il nomme un Conseil fédéral collégial à 7. Votes populaires. Un Christoph Blocher y trouve une place. En France, en 5e République, tout part du Président élu. Le Parlement, souvent, confirme. Le 1er Ministre aussi. Un Eric Zemmour, une Marine Le Pen, s’y font entendre. Ce qui compte ?