Sefcovic face à Cassis. Crispation affichée. Shell, Unilever et le « Brexit ».

Suisse-Europe. Doit-on, entre la Suisse d’Ignazio Cassis et l’Union européenne de Maros Sefcovic, redouter le pire ? Voyez l’interview du vice-président de la Commission européenne (« Bund », « Tages-Anzeiger », 17.11.2021). Sefcovic ne cède rien. Reprise du droit européen. Règlement des différends. Rôle de la Cour européenne de justice. Aides étatiques. Electricité. Echanges de biens médicaux. Bourse. On en passe. Prochain test : le Forum de Davos de janvier 2022. Peut-on tabler ne serait-ce que sur une prudente « feuille de route » ? Maros Sefcovic est-il l’homme de la situation ?

 

Vrai : l’Union européenne de Maros Sefcovic est une Confédération d’Etats à 446 millions d’habitants. Elle pèse autrement plus que la Suisse fédérale à 8,6 millions d’Ignazio Cassis. Donc, Maros Sefcovic tente de dicter l’agenda. Par ailleurs, l’Union est sous pression sur plusieurs fronts. Sortie de la Grande-Bretagne de Boris Johnson (« Brexit »). Défiance de la Hongrie de Viktor Orban, de la Pologne de Jaroslaw Kaczynski, d’autres. Menace de désintégration. Du coup, elle doit afficher de la fermeté. Y compris, avec la Suisse.

 

Impasse encore ? Un accord selon Maros Sefcovic a-t-il la moindre chance, en Suisse, devant le Parlement ou le Peuple ? Peut-il réussir là où tant de tentatives – association, EEE, adhésion, accord-cadre – ont échoué ? Et puis, voyez l’effet « Brexit » sur les sociétés multinationales Unilever ou Royal Dutch Shell. Toutes deux concentrent leurs sièges principaux sur Londres (hors Union) plutôt que sur les Pays-Bas (pays de l’Union). Qui perd ? Qui gagne ?