Ville-Campagne – quel fossé ? Une enquête Sotomo de Michael Hermann donne des résultats troublants (Tamedia, NZZ). Oui, fossé, il y a. Et il se creuserait. Mais les relations entre les deux camps sont compliquées. A première vue, la Suisse citadine, avec ses 70%, serait en position de force. Ce sont les gens de la Campagne qui se sentent dominés. Ces Campagnards trouveraient les Citadins « arrogants » et « égoïstes » (alors que les seconds trouveraient les premiers « serviables » et « conviviaux »). Inversement, la Campagne gagnerait plus souvent les votes populaires (sur 22 votes, 11 pour la Campagne, 1 seul pour la Ville). Vraiment ?
13 juin. Le triple rejet populaire de trois textes écologiques étonne. Loi CO2. Initiatives « Pesticides » et « Eau potable ». A chaque fois, la Campagne s’impose. 1er Août. Marco Chiesa, Président de l’UDC, lance une vive diatribe contre les Villes à majorité de Centre-Gauche. Coïncidence ? L’UDC, premier Parti suisse, n’a jamais réussi à percer durablement dans les Villes. En revanche, cette UDC se rattrape dans la Campagne, dans de petites et moyennes Communes. Les Villes ? Ce pourrait être l’une de ses prochaines offensives. Les élections fédérales 2023 approchent.
La Suisse, en 730 ans, affronte de multiples « fossés ». 1529/1531 et 1656/1712. Kappel et Villmergen. Guerres entre Protestants et Catholiques. 1653. Guerre des Paysans. 1847 et 1870. Guerre du « Sonderbund » et crise du « Kulturkampf ». Libéraux-radicaux contre Papauté. 1918. Grève générale – politique et sociale. Au pire, ces affrontements auraient pu « casser » la Suisse. Elle tiendra.