Europe. Cassis contre les ultimatums. Sa marge de manœuvre. 1992-2022 hauts et bas.

Ignazio Cassis. Le Président 2022 – chef des Affaires étrangères – avertit. Il rejette tout ultimatum de l’Union européenne. Lui et le Conseil fédéral vont certes à sa rencontre. Mais ils n’accepteront pas toutes ses exigences. « Nous ne sommes pas membres de l’Union » (« SonntagsBlick »). Cette petite phrase s’adresse au Commissaire européen Maros Sefcovic. Le contact, qui devait avoir lieu au Forum de Davos, est remis à plus tard. Rappel. Le 26 mai 2021, le Conseil fédéral – sous Guy Parmelin – abandonne l’accord-cadre. Rupture ?

 

Quelle marge de manœuvre ? Côté Conseil fédéral, le Président Cassis – qui fut intéressé par l’accord-cadre – travaille avec le même Collège. UDC Ueli Maurer et Guy Parmelin – dont le parti est anti-Union. C’est grâce à l’UDC, d’ailleurs, que le PLR Cassis est Conseiller fédéral. PSS Simonetta Sommaruga et Alain Berset – dont les proches sont sensibles aux équilibres sociaux. Centriste Viola Amherd et PLR Karin Keller-Sutter – dont les familles politiques sont attentives aux questions de souveraineté. Reste la réélection de Cassis en 2023. L’appui UDC et l’argument « italianité » pourraient le protéger.

 

Quelle différence avec le Conseil fédéral 1992 ! C’est l’équipe la plus européenne. Espace économique européen (EEE). Demande d’adhésion à l’Union européenne (20.5.1992). Adhésion : l’équipe se divise. Jean-Pascal Delamuraz (PLR), René Felber (PSS), Flavio Cotti (PDC) et Adolf Ogi (UDC) pour. Otto Stich (PSS), Arnold Koller (PDC) et Kaspar Villiger (PLR) contre. La publication de documents confidentiels de 1991 révèle des positions fluctuantes. Résultats ? Rejet de l’EEE. Retrait de la demande d’adhésion. En arrière ?