Même combat? Johnson et Cassis. Brexit sans accord-cadre. Le Grand Large et nous.

Boris Johnson et Ignazio Cassis – même combat ? Le « Brexit » de l’un et l’abandon de l’accord-cadre par l’autre mettent-ils la Grande-Bretagne et la Suisse dans le même sac ? Toutes deux sont-elles désormais – peut-être pour longtemps – deux actrices extérieures à l’Union européenne d’Ursula von der Leyen ? Leurs relations crispées avec l’Union annoncent-elles un accroissement durable de leur éloignement ? Qui des deux prend-elle le plus de risques ?

 

Le Royaume-Uni de Boris Johnson, lui, a la solution de rechange du « Grand Large ». C’est-à-dire le Commonwealth, l’ex-Empire, le monde anglo-saxon, les Etats-Unis. L’accord « Aukus » entre les Etats-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne serait un signe. Certes, il viserait les appétits de la Chine de Xi Jinping. Mais il traduirait les nouvelles priorités du Royaume-Uni. L’Union européenne d’Ursula von der Leyen en est absente. La France d’Emmanuel Macron, qui y perd une commande de sous-marins pour l’Australie, tout autant. Ce « Grand Large », d’ailleurs, coïncide avec la vision de l’unité européenne qu’en avait Winston Churchill. La souhaiter, oui. Mais sans y être.

 

Alors ? Ce « Grand Large » de Boris Johnson peut-il servir aussi les intérêts de la Suisse d’Ignazio Cassis ? Peut-il suffire ? L’encerclement quasi-total de la Suisse par l’Union européenne – France, Italie, Autriche, Allemagne – place-t-il la Suisse dans une situation différente ? Bref, la recherche par Ignazio Cassis du contact avec l’Union et ses pays-membres pour une relance est-elle plus urgente que jamais ? Non ?