Afghanistan des Talibans. Une délégation du nouveau pouvoir est en visite à Genève (rtsinfo). L’Appel de Genève en est l’initiateur. Colloques confidentiels. Contacts avec des Offices fédéraux. Or, aucun pays – depuis sa conquête d’août – ne l’a reconnu officiellement. En janvier déjà, une délégation afghane s’était rendue à Oslo. Elle s’y est entretenue avec des diplomates occidentaux. Car les besoins sont immenses. Famine dans une grande partie du pays. Protection des enfants. Accès difficile aux populations. Sécurité incertaine des acteurs humanitaires. Gestion des terrains contaminés par les mines. Sanctions internationales. Du lourd.
Que faire avec l’Afghanistan des Talibans ? Leur politique répressive en matière de droits humains est un obstacle. Droits des filles et des femmes en tête. On n’observe dans leur direction ni femmes, ni technocrates, ni représentants des minorités. Leurs liens présumés avec Al-Qaïda sont une autre objection. Elle est principalement évoquée dans des pays comme l’Arabie saoudite ou les Emirats arabes unis. Mais pas seulement. Le chef terroriste Oussama Ben Laden fut leur allié (tué en 2011 par les forces spéciales américaines). Qui l’oublie ?
A qui comparer ? L’Afghanistan des Talibans ne fait pas partie des grandes puissances mondiales. Mais il vient de mettre en échec la première d’entre elles : les Etats-Unis. Par le passé, les combattants afghans surent résister à l’Empire britannique, à la Russie impériale, à l’ex-Union soviétique. Donc, l’Afghanistan compte. Son intégration dans la Communauté internationale s’annonce laborieuse.