Credit Suisse. Faut-il s’inquiéter pour la deuxième banque du pays ? Son rachat par la concurrence redevient-il d’actualité ? Plusieurs informations – pas toujours rassurantes – se succèdent. Perte de 1,57 milliard de francs pour 2021. Soucis avec les sociétés Archegos et Greensill. Démission du président Antonio Horta-Osorio pour cause de quarantaines non respectées (Axel Lehmann le remplace). Mais aussi promesse d’un maintien de dividendes. Pour ne parler que du plus récent.
Or, Credit Suisse fait partie des banques « trop grandes pour faire faillite » (« too big to fail »). UBS, Raiffeisen, PostFinance et Banque cantonale de Zurich y figurent aussi. Rappel. 2007-2008. C’est crise financière mondiale. 2008. L’UBS elle-même fait l’objet d’un sauvetage. Sont aux commandes : le Conseil fédéral, la Banque nationale suisse et la Commission fédérale des banques – future FINMA. Au Gouvernement, c’est le temps des Pascal Couchepin, Eveline Widmer-Schumpf. 2009. FINMA créée. 2012-2015. Le système « Too big to fail » prend son élan. Les banques d’importance systémique sont invitées à se consolider face au risque d’endettement. Fonds propres en tête. Credit Suisse compris.
Bref, Credit Suisse – comme UBS, Raiffeisen, PostFinance et Banque cantonale de Zurich – fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’Etat fédéral. Etatisation ? Ce serait trop dire. Dans une économie de marché, ce serait bizarre. Le lien y est plus distant. Cela dit, les ennuis de Credit Suisse – s’ils devaient se répéter – laisseraient-ils le pouvoir fédéral inactif ? UBS 2008 – qui l’oublie ?