Ukraine-Russie. Contre la guerre. Ce que Cassis peut dire à Lavrov et Poutine.

Ukraine-Russie – qu’en dit la Suisse ? C’est la question posée par le Russe Sergueï Lavrov au Suisse Ignazio Cassis et à d’autres. Litige en jeu : la possible adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. La question est piquante. Car le meilleur cadre pour discuter de l’affaire pourrait être l’OSCE – soit l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Russie et Suisse en font partie. La Suisse, en plus, est membre depuis 1996 du « Partenariat pour la Paix » de l’OTAN. Elle y aurait donc un pied. Non ?

 

Embarrassée, la Suisse ? Récapitulons. 1991. Le Pacte de Varsovie et l’Union soviétique sont dissous. Libération. L’OTAN, fondée en 1949 sous les Etats-Unis, connaît une extension sans précédent. 14 nouveaux membres. Anciennes républiques soviétiques (Estonie, Lettonie, Lituanie). Ex-membres du Pacte de Varsovie (République tchèque, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie). D’autres. OTAN 2022 – 30 Etats. Pour l’ancienne zone d’influence russo-soviétique, c’est la débandade. Mikhaïl Gorbatchev. Boris Eltsine. 1999-2000. Arrive Vladimir Poutine. Sa réaction n’est pas immédiate. 2014. L’Ukraine marque un coup d’arrêt. Annexion de la Crimée. Républiques russes du Donbass (Donetsk, Lougansk). Reconquête ?

 

Que peut répondre Cassis à Lavrov et Poutine ? Que l’on refuse à l’Ukraine indépendante de Volodymyr Zelensky ce qu’on a consenti à d’autres ? Lui interdire l’adhésion à l’OTAN, à l’Union européenne ou à d’autres ? Ordonner à l’OTAN, à l’UE et aux autres de n’en rien faire ? Tenir compte, aussi, des besoins de sécurité de la Russie – mais comment ? Empêcher la guerre ? Il y a de quoi faire.