Suisse – quelle coopération militaire? L’Europe? L’OTAN? Ou les deux?

Vers l’Union européenne ? Ou vers l’OTAN ? La guerre russe de Vladimir Poutine dans l’Ukraine de Volodymyr Zelensky y pousse-t-elle la Suisse ? Plusieurs élus fédéraux suggèrent une coopération avec le plan « Pesco » de l’UE (« SonntagsZeitung »). Jacqueline de Quattro (PLR VD). Franziska Roth (PSS SO). Priska Seiler Graf (PSS ZH). Ce sont des projets concrets liés à la défense. Ailleurs, des experts souhaitent réexaminer nos relations avec l’OTAN (« NZZ am Sonntag »). Stefan Holenstein – Conférence des faîtières militaires. Ou Mauro Mantovani – Académie militaire de l’EPFZ. Dès 1996, la Suisse adhère au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Nouveau cap ?

 

Vrai : l’Union européenne et l’OTAN sont directement touchées par la guerre russe en Ukraine. Les 27 membres de l’une et les 30 membres de l’autre se recouvrent en partie. Pas totalement. La force de frappe de l’UE est surtout économique. Au plan militaire, elle reste en retrait. En 1954, le projet de Communauté Européenne de Défense subit un échec durable. En 2022, seule la France y possède l’arme nucléaire. Le vrai fer de lance militaire, c’est l’OTAN. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne (hors-UE) et la France y sont nucléaires. C’est l’OTAN, plus que l’UE, que Poutine prend au sérieux.

 

Alors ? L’OTAN ? L’Union européenne ? Un rapprochement avec l’une ou l’autre est lourde de sens en termes de neutralité. Le ralliement de la Suisse aux sanctions contre la Russie est un signe. Le débat en Suède et en Finlande – pays neutres membres de l’UE, mais non de l’OTAN – en est un autre. Enfin, les vifs échanges sur la candidature suisse au Conseil de Sécurité de l’ONU ne sont pas loin.