Armes suisses pour l’Ukraine en guerre. Nous, l’Europe et l’OTAN. Tensions.

Armes pour l’Ukraine en guerre ? La Suisse va-t-elle se fâcher avec l’OTAN et l’Union européenne ? La controverse touche l’Allemagne et le Danemark – membres des deux (NZZ, Tamedia). A chaque fois, le Secrétariat à l’Economie SECO – Département de l’UDC Guy Parmelin – s’oppose à des exportations sensibles. Motifs : la neutralité, la loi sur le matériel de guerre et le Traité de La Haye de 1907. Allemagne : il s’agit de munitions liées au blindé allemand Gepard. Les ministres allemands Christine Lambrecht et Robert Habeck s’en inquiètent. Danemark : ce sont des véhicules Piranha produits en Suisse.

 

Alors ? La Suisse doit-elle faire des exceptions au nom de ses intérêts ? Le Conseil fédéral à 7 tranchera-t-il ? Viola Amherd, cheffe centriste de la Défense, serait plus encline à un assouplissement. Son collègue UDC de l’Economie Guy Parmelin, moins. Parlement divisé. Gerhard Pfister, président du Centre, est partisan d’exportations vers l’Ukraine. Thierry Burkart, PLR, pourrait s’y rallier pour des démocraties. Verts libéraux ouverts. En revanche, le refus dominerait à l’UDC, mais aussi au PSS et chez les Verts.

 

Que faire ? La Suisse, en maintenant une application stricte des textes, fait le jeu de l’agression russe de Vladimir Poutine en Ukraine. Au pire, elle favorise ses gains territoriaux. Voire sa victoire finale. Bref, elle irrite l’OTAN et l’Union européenne – avec lesquelles elle s’efforce de se rapprocher. En se montrant flexible, elle donne certes à la neutralité une nouvelle tonalité. Mais elle montre aussi qu’on ne peut traiter sur pied d’égalité agressés et agresseurs. Voire démocraties en devenir et dictatures affirmées. Sinon ?