Ukraine. Initiatives contre les exportations d’armes. Rôles inversés. Débat troublé.

Armes suisses pour l’Ukraine ? Souvenez-vous. 1972. 1997. 2009. Trois initiatives populaires contre les exportations d’armes sont refusées par Peuple et Cantons. A chaque fois, les vainqueurs plaident pour l’industrie suisse d’armement et les intérêts de la défense nationale. Oui, mais les demandes venues d’Allemagne et du Danemark en faveur de livraisons à l’Ukraine en guerre troublent le débat. Munitions pour chars allemands. Véhicules Piranha. Tout cela pourrait inciter l’industrie d’armement et ses alliés à plaider pour la souplesse. Mais attention ! Il s’agit d’une vraie guerre. La neutralité, la loi sur le matériel de guerre et le Traité de La Haye de 1907 font obstacle. Rôles inversés ?

 

Mieux ! Allemagne et Danemark sont membres de l’Union européenne et de l’OTAN. Le Danemark vient d’ailleurs de se rallier aux buts militaires de l’Union. Tous sont fortement engagés en faveur de l’Ukraine agressée de Volodymyr Zelensky. Et contre la Russie agresseuse de Vladimir Poutine. La Suisse elle-même, en appliquant les sanctions de l’Union, montre qu’elle est du même côté. Pour l’Ukraine de Zelensky, il s’agit peut-être d’une question de survie. La nature de plus en plus dictatoriale de la Russie de Poutine complète le tableau. Alors ? Une réinterprétation de la neutralité, de la loi sur le matériel de guerre et du Traité de La Haye de 1907 s’impose-t-elle ? Creusons.