Qui est démocratique ? Qui ne l’est pas ? L’affaire est de taille dans la guerre d’agression russe en Ukraine. Comparez ces deux indices rivaux. L’un du Britannique « The Economist ». L’autre de l’Américain « Freedom House ». Sur la Russie de Vladimir Poutine, ils sont sur la même longueur d’ondes. « Régime autoritaire », dit l’un. « Pas libre », dit l’autre. Sur l’Ukraine de Volodymyr Zelensky, ils nuancent. « Régime hybride », suggère l’un. « En partie libre », propose l’autre. Mais ils sont d’accord sur un point : il y a plus de démocratie et de liberté en Ukraine qu’en Russie. Mieux vaut le savoir ?
Vrai : c’est la planète entière – en matière de démocratie et de liberté – qui est en morceaux. Voyez les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU dotés du droit de veto. Le Royaume-Uni d’Elizabeth II et Boris Johnson y est le mieux servi (« démocratie pleine », « libre »). Suivent la France d’Emmanuel Macron et les Etats-Unis de Joe Biden (« démocraties imparfaites », « libres »). Mais tous trois sont loin devant la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping (« régimes autoritaires », « pas libres »). Le contraste est vif, aussi, avec Taiwan (« démocratie pleine », « libre »). Enfin, la Suisse s’en sort plutôt bien (« démocratie pleine », « libre »). Tout près des Nordiques, du Canada, du Japon. Du beau monde.
Sûr : la guerre d’agression de la Russie en Ukraine est une guerre pour ou contre la démocratie. La Russie de Poutine est redevenue autoritaire. L’Ukraine de Zelensky, elle, souhaite plus de démocratie. Face à pareil choc, la neutralité se réinterprète. Il faut choisir. Commerce. Sanctions. Ventes d’armes. Tournant ?