Valentin Oehen 1931-2022. L’une des figures les plus étranges de la politique suisse meurt à 90 ans. Il est l’un des premiers à tenter la fusion entre la lutte contre l’immigration étrangère et le combat pour la protection de l’environnement. Pour lui, ces deux causes vont ensemble. Son parcours ne ressemble à aucun autre. Conseiller national 1971-1987. Action nationale, Démocrates suisses. 1986. Fondation du Parti écologiste libéral. 1988. Dissolution. 1987-1991. Passage au Grand Conseil tessinois. 1991. Sortie de la vie politique. Ses rivalités avec d’autres adversaires de l’immigration – James Schwarzenbach, Markus Ruf – font du bruit.
Que reste-t-il de Valentin Oehen ? Les groupes plus ou moins spécialisés dans la lutte contre l’immigration disparaissent du Parlement fédéral. Démocrates suisses. Mais aussi Parti républicain, Vigilance (pour Genève), Parti des automobilistes (Parti de la liberté), etc. Ils sont largement phagocytés par l’UDC rénovée de Christoph Blocher. Voire par d’autres (ex : Ligue des Tessinois, MCG à Genève). Quant à la fusion entre écologie et lutte anti-étrangers chère à Oehen, peu reprennent le flambeau. Au contraire ? Tant les Verts libéraux de Jürg Grossen que les Verts historiques de Balthasar Glättli se montrent insensibles aux thèses xénophobes.
Oehen aurait-il pressenti quelque chose ? Voyez la politique suisse des 30 dernières années. Deux acteurs – ou groupes d’acteurs – la bousculent. A droite, l’UDC blochérienne. A gauche et au centre, les Verts historiques et libéraux. Mais leurs causes ne fusionnent pas non plus. Du coup, PSS, PLR et Centre restent très influents. Quelle histoire !