Aime-t-elle les animaux – la Suisse ? Le vote du 25 septembre sur l’initiative contre l’élevage intensif en dira plus. De quoi parle-t-elle ? De dignité de l’animal. D’atteintes au bien-être des animaux. De soins respectueux des animaux. De gardes d’animaux à des fins agricoles. D’abattage. D’espace dans les étables. De surveillance des importations. De délais transitoires allant jusqu’à 25 ans. Au besoin, le Conseil fédéral pourra prendre des décisions par ordonnance dans les 3 ans. Qu’on se le dise.
Voyez les 25 premières initiatives acceptées – depuis 1891 – par Peuple et Cantons. Seule parle de protection des animaux celle de 1893. Son but : l’« interdiction d’abattre le bétail de boucherie sans l’avoir préalablement étourdi ». Donc, l’abattage du bétail selon les rites juif et musulman. Cet interdit reste en vigueur. Certains y voient-ils des traces d’antisémitisme ? Or, en 1866, peu avant, le Peuple suisse vote en faveur du droit d’établissement des juifs. Cela dit, aucune initiative pour la protection des animaux ne passera plus la rampe – celles contre l’expérimentation animale comprises.
Bizarre ? Car la Suisse se montre bienveillante dans des domaines proches. Prenez la santé, les consommateurs ou l’environnement. 1908. Interdiction de l’absinthe (interdiction levée). 1982. Surveillance des prix. 1987. Protection des marais. 1990. Moratoire nucléaire. 1994. Initiative des Alpes. 2005. Initiative anti-OGM. 2012. Moins de résidences secondaires. 2021. Plus de soins infirmiers. 2022. Jeunes et publicité tabac. Alors ? Transférer cette bienveillance sur les animaux ? Sait-on jamais ?