Islam « dur ». L’agression de Lugano au tribunal. Confrontation nouvelle.

Islam « dur » – et la Suisse ? Ce 29 août, le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone s’attaque à l’agression au couteau commise le 24 novembre 2020 dans un grand magasin de Lugano (TI) par une djihadiste contre deux femmes (« Tribune de Genève », « 24 Heures »). C’est l’un des rares actes de ce genre en Suisse. Un autre est l’attentat meurtrier de Morges (VD) en septembre 2020. Certes, ces affaires n’ont pas l’ampleur de celles de 2001 aux Etats-Unis ou de 2015 en France. Pour ne citer que celles-là. Mais elles montrent que la Suisse n’est pas totalement à l’abri.

 

La confrontation entre Suisse et Islam « dur » est récente. Il y a bien en 1893 l’initiative interdisant l’abattage du bétail selon les coutumes juive et musulmane (toujours appliquée). Mais l’Islam « dur » vient plus tard. Deux initiatives de l’UDC Walter Wobmann et du Comité d’Egerkingen sont acceptées. L’une contre de nouveaux minarets (en 2009). L’autre contre la burqa et la dissimulation du visage (en 2021). La loi suisse, elle, interdit « Al-Qaida », « Etat islamique » et les groupes parents. Cela dit, des tensions peuvent aussi régner entre musulmans. La Suisse officielle peut prendre des mesures pour protéger des minorités menacées. Musulmanes comprises.

 

Attention ! La Suisse d’avant subit aussi des querelles religieuses. Ou politico-religieuses. Guerres entre protestants et catholiques (Kappel, 1529, 1531 ; Villmergen, 1656, 1712). Guerre du « Sonderbund » (1847). Crise du Kulturkampf (années 1870). Leurs traces sont désormais moins visibles. Aujourd’hui – l’Islam « dur » ?