Crise? Que se passerait-il si l’Assemblée fédérale, le 7 décembre, élisait le favori Albert Rösti contre la volonté de son UDC ? Refuserait-il l’élection ? S’il l’acceptait, l’UDC l’exclurait-elle ? Au début, les premiers Conseillers fédéraux PAB-UDC sont élus sans conflit entre le Parlement et le Parti. Dès 1929. Rudolf Minger. Eduard von Steiger. Markus Feldmann. Friedrich Traugott Wahlen. Rudolf Gnägi. Leon Schlumpf. Adolf Ogi. 1987. L’élection d’Ogi est la dernière élection « pacifique » de la série.
Puis, les choses se gâtent. 2000. Le Parlement élit le non-candidat UDC Samuel Schmid (au détriment de Rita Fuhrer et Roland Eberle). Schmid est qualifié de « demi-Conseiller fédéral » par certains. 2007. Ce Parlement évince Christoph Blocher au profit d’Eveline Widmer-Schlumpf. Exclue de l’UDC. Elle et Samuel Schmid rejoignent le PBD (Le Centre). Les élections d’Ueli Maurer et Guy Parmelin se passent mieux (2008, 2015). Exclusion ? Est-ce ce qui attend Albert Rösti « au cas où » ? Au Parlement, sa cote est bonne. A l’UDC, Blocher l’accepte. Mais certains le jugent trop conciliant.
L’histoire du Conseil fédéral est riche en élections de non-candidats. PSS Hans Peter Tschudi (1959), Willi Ritschard (1973), Otto Stich (1983). PDC Roger Bonvin (1962), Hans Hürlimann (1973). PLR Ernest Chuard (1919), Karl Kobelt (1940), Georges-André Chevallaz (1973). La triple élection-surprise de 1973 – Ritschard, Hürlimann, Chevallaz – est célèbre. Eux ne seront pas expulsés de leurs partis. Puis, plusieurs, pour éviter des ennuis, proposent des « tickets » à deux ou à trois. Cela n’empêchera pas les incidents Schmid et Widmer-Schlumpf. On est averti.
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