2023. La Suisse moderne a 175 ans. L’événement sera célébré le 12 septembre. C’est la date choisie pour la Constitution fédérale de 1848. L’ancienne Confédération d’Etats y devient Etat fédéral. Conseil national et Conseil des Etats sont conçus sur le modèle des Etats-Unis. Le Conseil fédéral collégial à 7 têtes reste une rareté. Le référendum obligatoire les accompagne. D’autres étapes suivent. 1866. Etablissement des Juifs. 1874. 2e Constitution fédérale et référendum facultatif. 1891. Initiative populaire. 1971. Suffrage féminin. 1999. 3e Constitution. On en oublie.
Bizarre ? Le 12 septembre n’est pas devenu fête nationale officielle. C’est peut-être parce que l’Etat fédéral de 1848 est le résultat de la dernière guerre civile suisse (« SonntagsBlick »). Soit la Guerre du « Sonderbund ». 1847. Les Cantons libéraux-radicaux – dirigés par le Général Guillaume-Henri Dufour – s’y imposent face à 7 Cantons conservateurs-catholiques. Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug, Fribourg et Valais. Dufour prêche la modération. La Constitution de 1848 prendra les Cantons avec des gants. Attention, fragile.
Conséquence ? En 1891, le pouvoir libéral-radical préfère le 1er Août comme Fête nationale. L’ancienne Confédération célèbre alors ses 600 ans. Josef Zemp, premier conservateur catholique, entre à l’Exécutif. Début de « Concordance ». 1993. Le 1er Août férié est plébiscité dans les 26 Cantons. Cette astuce est peut-être une clé de la Suisse. Le Conseil fédéral 2023 des Alain Berset, Viola Amherd, Guy Parmelin, Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, Albert Rösti et Elisabeth Baume-Schneider – voyez la photo – lui doit quelque chose. Non ?
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