Suisse – amie de l’Ukraine attaquée. C’est l’image que le Président Alain Berset, au Forum mondial de Davos, tient à confirmer avec force. Tout y est. Manifestation de solidarité. Condamnation de l’agression russe. Droit international violé. Participation aux sanctions de l’Union européenne. Accueil de réfugiés. Plus largement, institutions démocratiques fragilisées. Etat de droit menacé. Recul des populations vivant en démocratie. Exigence accrue d’assurer leur protection. Une forte délégation ukrainienne est présente à Davos. En tête, Olena Zelenska – épouse du Président Volodymyr Zelensky. Ukraine – superstar ?
Y a-t-il un « mais » ? Serait-ce l’interdiction affichée par la Suisse d’exporter armes et munitions vers l’Ukraine en guerre ? Trois pays au moins sont empêchés d’en réexporter. Allemagne, Danemark, Espagne. Certes, cette interdiction se veut conforme à la politique helvétique de neutralité et à la loi sur le matériel de guerre. Mais, en même temps, elle fait le jeu de l’agresseur russe. Ce point de l’armement est crucial. Il est l’une des clés du succès des forces ukrainiennes face à l’agression. Impasse ?
Que faire ? Les partisans d’un réexamen de la loi sur le matériel de guerre et de la pratique de la neutralité semblent minoritaires. Gerhard Pfister, Président du Centre, en fait partie. D’autres hésitent. Ou refusent. Cela dit, le ralliement du Conseil fédéral aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie montre qu’une évolution est possible. Après tout, la neutralité suisse ne cesse de se réinventer depuis le Congrès de Vienne de 1815. Attention – fragile ?
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