Roger Köppel. Le Conseiller national UDC et rédacteur en chef de la « Weltwoche » ne se représente pas aux élections du 22 octobre. Coup dur pour l’UDC? Car c’est une « locomotive ». En 2015, le Zurichois fait le meilleur score du pays. En 2019, il réalise encore l’un des meilleurs. Vite, il fait partie du petit groupe d’élus capables de succéder un jour à l’irremplaçable stratège Christoph Blocher. Son hebdomadaire devient l’une des voix majeures du camp blochérien. Le Conseiller fédéral PSS Alain Berset – longtemps vedette de sondages – est l’une de ses cibles favorites. Son hostilité à l’action du Gouvernement contre la pandémie Covid – action dirigée par Berset – ne connaît guère de répit.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine change-t-elle la donne? Les complaisances répétées de Köppel à l’égard de l’homme de Moscou lui font-elles du tort? Certes, l’UDC, de tous les grands partis suisses, est la plus fermement favorable au maintien d’une neutralité rigoureuse. Non aux sanctions. Non bien sûr aux livraisons d’armes et de munitions. Or, cette posture, à elle seule, favorise l’agresseur Poutine. Roger Köppel y met-il un accent supplémentaire?
Alors? Roger Köppel sera-t-il un jour le nouveau Christoph Blocher? Cette perspective s’éloigne-t-elle? Ce qui est probable, c’est qu’il n’y a pas de second Christoph Blocher. La performance du stratège est quasiment unique en politique suisse. Faire du 4e Parti le premier en si peu d’années – disons entre 1987 et 2003 – est une exception historique. Rien, d’ailleurs, n’annonce un revers significatif pour le 22 octobre. Comme d’autres, Roger Köppel aura-t-il été l’une des étoiles filantes de l’épopée blochérienne? Ou bien?