Credit Suisse 2023. La Banque nationale suisse (BNS) et l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) volent au secours du deuxième groupe bancaire helvétique. 50 milliards de francs de liquidités mis à disposition. Séance spéciale du Conseil fédéral. C’est une nouvelle étape de l’intervention grandissante de l’Etat – Etat au sens large – dans l’économie de haut niveau. Ce ne fut pas toujours comme cela.
Voyez Swissair 2001. La principale compagnie nationale d’aviation est dans la tourmente. « Grounding ». Ni la BNS, ni la Commission fédérale des Banques (ancêtre de la Finma), ni le Conseil fédéral ne la sauveront. « Swiss » lui succède. Aujourd’hui, elle est filiale de l’Allemande « Lufthansa ». Leçon comprise? Prenez UBS 2008. Crise financière mondiale. Chute aux Etats-Unis de Lehman Brothers. La BNS, la Commission fédérale des Banques et le Conseil fédéral – sous Pascal Couchepin et Eveline Widmer-Schlumpf – sauvent UBS. 2009. La Commission fédérale des Banques devient Finma. L’idée mûrit de mieux protéger les acteurs financiers « trop grands pour faire faillite ». Des exigences nouvelles sont formulées en matière de fonds propres et de liquidités. Sont dans le viseur: UBS, Credit Suisse, PostFinance, Raiffeisen, Banque cantonale de Zurich. Credit Suisse 2023? L’étincelle? C’est la chute – aux Etats-Unis encore – de la Silicon Valley Bank. Gros effet.
Conséquence? Même la Suisse n’est pas – ou n’est plus – une pure « économie de marché ». L’Etat au sens large y a sa part depuis longtemps. Voire depuis toujours. Partage des rôles en mouvement? A suivre?