Karim Khan, les enfants d’Ukraine, la Cour pénale internationale. Et nous.

Karim Khan. Le Procureur de la Cour pénale internationale de la Haye frappe fort. Il adresse un mandat d’arrêt au Président russe Vladimir Poutine pour déportation d’enfants ukrainiens. Est aussi visée Maria Lvova-Belova – Commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie. La Cour pénale – lancée en 1998-2002 – compte 123 Etats. Plusieurs poids lourds de la politique mondiale en sont certes absents. Russie, Chine, Etats-Unis. Mais aussi Ukraine. Cela dit, la liberté de mouvement du Président russe devrait s’en trouver restreinte. C’est d’autant plus probable que le crime de déportation d’enfants est condamné par la 4e Convention de Genève et par tous les Etats de la planète. Russie comprise.

Mieux! C’est la première fois que la Cour s’attaque à l’un des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. Les 4 autres sont la Chine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Jusqu’à présent, la justice internationale visait des responsables de puissances de moindre taille. Par exemple? Ex-Yougoslavie, Côte-d’Ivoire, Soudan (suspect toujours en fuite). Autrement, il faut remonter aux procès de Nuremberg et Tokyo des années 1946-1948 contre des dignitaires de l’Allemagne nazie et du Japon militariste.  Délicate, l’arrestation de Poutine?. Mais, en Suisse, le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale se présente comme un allié pour les partisans d’un ton ferme face à l’agresseur.