11-14 avril. Fusion UBS – Credit Suisse: le Parlement fédéral veut exister. Session extraordinaire. Sont en jeu deux crédits de 100 et 9 milliards de francs. L’un touche les liquidités mises à disposition de Credit Suisse, l’autre des pertes éventuelles d’UBS. Une Commission d’Enquête Parlementaire sera proposée (CEP). Sur la débâcle de Credit Suisse, des responsabilités seront exigées. Sur la distribution de bonis, des explications seront demandées. Sur la méthode choisie (Credit Suisse racheté par UBS), des critiques seront émises. Sur les pouvoirs du Conseil fédéral, de la Banque nationale suisse (BNS) et de la FINMA, des échanges drus sont attendus.
L’ennui? C’est que presque tout est déjà décidé. Le moment « M » est situé au 19 mars. Un dimanche. Le Conseil fédéral, la BNS, la FINMA et les deux banques tranchent de l’essentiel. La Délégation des Finances du Parlement s’y joint. Du coup, on voit mal une majorité du Conseil national et du Conseil des Etats revenir sur les décisions prises. Si elle le faisait, elle relancerait des troubles sur les marchés – suisse et mondial. Ce qui vaut pour le Parlement vaut plus encore pour le Peuple. Ni l’initiative, ni le référendum – signes distinctifs de la démocratie suisse – ne sont conçus pour le très court terme.
Une session extraordinaire pour rien? Au mieux, les débats peuvent amener des idées pour la prochaine crise. En 2001 lors du « Grounding » de Swissair, peut-être a-t-on raté le coche. En 2008 lors du sauvetage d’UBS, les réactions seront meilleures. En 2023, avec le rachat de Credit Suisse par UBS, les premiers échos semblent bons. A vérifier?