Karin Keller-Sutter et Ignazio Cassis. Les deux Conseillers fédéraux libéraux-radicaux sont les héritiers des fondateurs de la Suisse moderne. Entre 1848 et 1891, leurs ancêtres occupent les 7 sièges. Les ailes libérale et radicale s’y côtoient déjà. Urs Altermatt tente de distinguer les tendances dans les premières équipes (« Bundesratslexikon »). Le Général Guillaume-Henri Dufour, lui, est libéral. Mais les partis, alors, sont peu structurés. Ils le seront plus tard. Radicaux en 1894. Libéraux en 1913. Fusion en 2009.
Puis, les libéraux-radicaux doivent partager. Entre 1891 et 1959, ils passent de 7 à 2 – toujours sur une équipe de 7. D’autres les rejoignent. Par étapes. Conservateurs-catholiques (souvent rebaptisés, aujourd’hui Le Centre). Paysans, artisans et bourgeois (l’UDC). Socialistes. Cela dit, aucun des nouveaux venus ne se risque à contester en bloc l’héritage des libéraux-radicaux. Les fondations de 1848 – confirmées en 1874 et 1999 – sont reconnues. Au Conseil fédéral, les Sages PLR sont toujours 2 sur 7. En 2023, Karin Keller-Sutter et Ignazio Cassis gouvernent avec les UDC Guy Parmelin et Albert Rösti, les socialistes Alain Berset et Elisabeth Baume-Schneider, la centriste Viola Amherd.
Sont-ils menacés, les PLR? Leurs 15,1% de voix de 2019 justifient-ils deux sièges au Gouvernement? Or, un siège « pèse » 14,2%. Mais, en 2019, la tentative de la Verte historique Regula Rytz de ravir le fauteuil d’Ignazio Cassis échoue. Une candidature verte libérale, plus centriste, aurait-elle plus de chance? Un débat voisin vise la double présence socialiste. Alors? Statu quo? 22 octobre: le Peuple élit le Parlement. 13 décembre: ce Parlement élit le Conseil fédéral. On verra.