Interdire le Hamas – le Conseil fédéral hésite-t-il? Certes, le Gouvernement qualifie de terroriste la force dirigeante de Gaza. Certes, il met à l’étude son interdiction. La Commission de politique extérieure du Conseil national y pousse. On est sous le coup de l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre. Ignazio Cassis, ministre PLR des Affaires étrangère, propose de passer à l’action par le droit de nécessité. En accéléré. Or, l’Exécutif reporte sa décision (Tamedia). Les obligations liées à la visite d’Etat du Président français Emmanuel Macron pourraient y être pour une part. Pas seulement?
Car certains voient dans pareille interdiction un précédent redoutable. En principe, la Suisse s’y lance si l’ONU en décide aussi. C’est le cas d’Etat Islamique ou d’Al-Qaïda. Mais pas du Hamas. Par ailleurs, l’attaque du 7 octobre est rapidement suivie par une forte réplique de l’armée israélienne. Dans la foulée, les milieux pro-Palestine et anti-Israël se mobilisent. Ils seraient très présents en Suisse romande. On le vérifie lors de la visite du Président Macron à l’Université de Lausanne. Selon eux, Macron pencherait pour Israël. Or, Macron juge sévèrement, aussi, la réplique israélienne.
Rien n’est plus difficile, dans le conflit Israël-Palestine, que d’appliquer une stricte équidistance. C’est vrai depuis 1948. Chacun des acteurs de ce drame a des droits sur cette terre unique. La solution à deux Etats – la meilleure peut-être – se heurte à des résistances. Alors? Interdire le Hamas?