Il y a des coïncidences troublantes. Voyez Donald Trump. S’il est réélu à la Présidence des Etats-Unis le 5 novembre, l’imprévisible Républicain menace de ne plus protéger les pays de l’OTAN coupables d’effort militaire insuffisant. Pire! Le Russe Vladimir Poutine aurait toute liberté de les agresser. Prenez le Conseil fédéral suisse de la Centriste Viola Amherd et de la PLR Karin Keller-Sutter. Lui veut bien augmenter la part de l’armée à 1% du PIB. Mais à condition d’en reporter l’échéance de 2030 à 2035. Les partisans de l’armée s’en inquiètent. Comme son chef Thomas Süssli. Ou le président de l’Association des sociétés militaires suisses Stefan Holenstein (interview Tamedia). Avec la guerre de Poutine en Ukraine, pareil étalement serait irresponsable. Au Parlement fédéral, le débat fait rage.
Certes, la Suisse de Viola Amherd et KKS n’est pas membre de l’OTAN. Mais elle a un pied dedans. Dès 1996, elle participe à son Partenariat pour la paix. Aujourd’hui, elle souhaite resserrer ce lien. En réalité, la Suisse bénéficie de la protection de fait de l’OTAN dès sa création en 1949. Et l’OTAN, c’est d’abord les Etats-Unis. Harry Truman en 1949. Joe Biden en 2024. Donald Trump peut-être encore.
En même temps, l’effort militaire de la Suisse, malgré Poutine, reste l’un des plus modestes. La Suisse continue de tabler sur les Etats-Unis et l’OTAN. Cette OTAN qui, avec l’Allemagne, la France et l’Italie, l’entoure. Bref, la Suisse, en gros, se comporte comme les pays de l’OTAN les moins militaristes. Avec une différence. Elle n’a pas de frontière directe avec la Russie de Poutine. Bref, elle a moins à craindre des foucades de Trump. Quoique.