« Demi-Cantons »? Ne prononcez pas ce mot! Il a disparu du vocabulaire officiel. Bâle-Ville et Bâle-Campagne, Obwald et Nidwald, Appenzell Rhodes Extérieures et Appenzell Rhodes Intérieures. Eux aussi sont des Cantons. Mais ils restent pénalisés. Au Conseil des Etats des 46, chacun n’a toujours qu’un siège au lieu de deux. Lors de votes populaires constitutionnels, chacun n’a qu’une demi-voix. Sur 23. Jusqu’à présent, toutes les tentatives d’abolir cette inégalité ont échoué. La Verte libérale Katja Christ est l’une des dernières à s’y risquer (NZZ). Avec quel résultat?
Cette inégalité est très visible pour Bâle-Ville et Bâle-Campagne. Au Conseil national des 200 (élu à la proportionnelle), Bâle-Ville dispose de 4 sièges comme Neuchâtel et Schwyz, Bâle-Campagne de 7 sièges comme Fribourg. Mais cette inégalité frappe aussi les 4 autres. Voyez Uri et Glaris. Leurs populations sont presque de même taille. Avec un siège pour chacun au National. Pourtant, Uri et Glaris ont droit aux deux sièges du Conseil des Etats, aux voix entières des votes constitutionnels. Mieux! Personne n’a osé brusquer Berne et le Jura lors de la scission. 1979. Chacun recevra ses deux sièges à la Chambre des Cantons, sa voix entière lors de votes constitutionnels.
Que faire? 1833. Bâle-Ville et Bâle-Campagne se séparent. Guerre civile. Deux tentatives de réunification échouent (1969, 2014). Les 4 autres? Obwald et Nidwald sont séparés dès 1291, les deux Appenzells dès 1597 (temps de la Réforme). Aucune réunification en vue. Cela dit, les six sont tous de langue allemande. La promotion de leur statut – au Conseil des Etats comme lors de votes constitutionnels – pourrait bousculer la Suisse des 4 Langues et 26 Cantons. Dossier sensible.