Albert Rösti pour Donald Trump. Le Conseiller fédéral UDC penche plutôt pour le candidat républicain à la Présidence des Etats-Unis (Tamedia, rtsinfo). Election le 5 novembre. Cette confidence d’un membre du Gouvernement suisse sur une élection étrangère est une rareté. Elle est prononcée lors d’une visite dans une école bâloise. Selon Rösti, Trump aurait le mérite de n’avoir pas déclenché de guerre pendant sa première Présidence. Cela dit, Rösti n’aime pas tout chez Trump. Ses propos sur des immigrants haïtiens mangeant chats et chiens le gênent. Selon un sondage Sotomo publié par le « Nebelspalter », 40% des UDC voteraient pour Trump, 31% pour la Démocrate Kamala Harris.
La Présidente centriste Viola Amherd, elle, ne dévoile rien de ses préférences. Ses autres collègues du Conseil fédéral non plus. Neutralité. Devant l’Association de la presse étrangère en Suisse, rappelle-t-elle, notre Gouvernement travaille avec les dirigeants démocratiquement élus. D’après un sondage « Dialogue » de la SSR, 87% des Suisses et Suissesses voteraient Kamala Harris, 10% Donald Trump. Contraste.
Peut-on empêcher un Conseiller fédéral ou une Conseillère fédérale de laisser percer ses préférences dans une élection étrangère? Certaines imprudences restent célèbres. Pendant la Guerre mondiale 1914-1918, voyez les sympathies du Général Ulrich Wille et du Conseiller fédéral Arthur Hoffmann pour l’Allemagne de Guillaume II. Dans l’entre-deux-guerres, il arrive à certains Conseillers fédéraux, dit-on, de parler en bien du dictateur italien Benito Mussolini. Comme Giuseppe Motta. Henri Guisan, avant son élection comme Général, aussi. Donc, avant la catastrophe de 1939-1945. Gare aux imprudences?