Le Vaudois Guy Parmelin élu. Le Tessinois Norman Gobbi battu. L’élection du Conseil fédéral se solde par un nouveau succès de la Suisse romande, par un nouvel échec de la Suisse italienne. Les francophones, avec le Neuchâtelois Didier Burkhalter et le Fribourgeois Alain Berset, y gagnent un 3e siège. C’est une rareté. Les italophones, eux, restent sans voix.
Il y a inégalité tenace entre les deux principales minorités latines de Suisse. 17 ans séparent les Conseillers fédéraux vaudois Jean-Pascal Delamuraz (1983-1998) et Guy Parmelin (élu en 2015). Mais, dans l’intervalle, on voit défiler deux Genevoises (Ruth Dreifuss 1993-2002, Micheline Calmy-Rey 2002-2011), un Valaisan (Pascal Couchepin 1998-2009), un Neuchâtelois (Didier Burkhalter élu en 2009), deux Fribourgeois (le bilingue Joseph Deiss 1999-2006, Alain Berset élu en 2011). La Suisse romande, avec 2 ou 3 Sages sur 7, est toujours présente. Depuis Flavio Cotti (1986-1999), la Suisse italienne – Tessin et vallées grisonnes en tête – est absente. Rappel : sur les 116 premiers Sages, on trouve 35 Francophones, 7 Italophones, 1 Romanche (Felix Calonder 1913-1920). Les autres sont de langue allemande. Score honorable.
C’est vrai : la présence au Conseil fédéral de la Suisse italienne ne garantirait pas le rétablissement de relations sereines entre Berne et Tessin. D’ailleurs, la Ligue protestataire des Tessinois de Bignasca et Maspoli surgit en 1991. Donc, en plein règne fédéral du PDC Flavio Cotti. Mais cette présence pourrait aider. Parmi les noms chuchotés, on entend les libéraux-radicaux Ignazio Cassis et Giovanni Merlini, le PDC Filippo Lombardi. Il y a enfin le lien historique du Gothard. Vote du 28 février 2016 sur un 2e tube routier. Puis, ouverture d’un tunnel ferroviaire de 57 km. Le Gothard, entre Suisse et Tessin, c’est peut-être ce qu’il y a de mieux. Espoir.