Curieux ! L’UDC de Christoph Blocher, plus que jamais premier parti suisse, s’impose mal dans les Gouvernements cantonaux. Ainsi, les élections cantonales du 28 février se soldent – pour les Exécutifs – par des déceptions (« Neue Zürcher Zeitung », 10 mars). L’UDC compte désormais 22 mandats exécutifs dans les cantons (pour 29,4% de voix). C’est peu face aux 41 mandats libéraux-radicaux (16,4% de voix), 40 PDC (11,6%), 29 socialistes (18,8%). Libéraux-radicaux et PDC y gardent donc une position forte.
Cette faible présence de l’UDC se retrouve au Conseil des Etats. Le parti blochérien n’y prend que 5 sièges (sur 46). Cette modeste performance contraste avec la force du PDC et des libéraux-radicaux (13 sièges chacun) et la progression socialiste (12 sièges). Le recours fréquent au vote majoritaire explique en partie cela. L’UDC, surtout depuis qu’elle devient blochérienne, peine à attirer des voix extérieures. En revanche, elle brille dans des élections proportionnelles – comme au Conseil national.
Bref, la reconquête par l’UDC d’un 2e siège au Conseil fédéral – ce 9 décembre – fait exception. Le Parlement y élit, au côté du Zurichois Ueli Maurer, le Vaudois Guy Parmelin. Certes, cette élection se fait aussi à la majoritaire. Mais l’UDC place dans son ticket trilingue un Parmelin largement accepté. Un duo libéral-radical s’ajoute (Burkhalter, Schneider-Ammann). Enfin, le centre-gauche, force majeure en 2007-2015, hésite à défendre son 4e siège (réélus : les socialistes Sommaruga et Berset, la PDC Leuthard ; non remplacée : la PBD Widmer-Schlumpf). Et c’est fait.