En miettes, « les droites » ? Voyez ces signes de désunion. Le vote du 5 juin donne le ton. Le front entre l’UDC d’Albert Rösti (d’une part), les libéraux-radicaux PLR de Petra Gössi et le PDC de Gerhard Pfister (d’autre part) se fissure. Cela vaut pour le oui sur l’asile, mais aussi pour le non à l’initiative « Vache à lait » (taxes routières versées à la route). PLR et PDC y joignent « la gauche ». Le fossé entre un Conseil national « droitier » et un Conseil des Etats « centriste » y ajoute. Ainsi, l’échec aux Etats de l’ouverture harmonisée des commerces jusqu’à 20 heures serait un succès « de centre-gauche ». Mais le refus du National d’obliger les propriétaires d’indiquer le précédent loyer aux locataires – malgré le PLR Johann Schneider-Ammann – serait une revanche « de droite ». Bref, tout arrive.
Pulvérisé, « le milieu » ? Les tentatives de ressouder PDC, PBD et Verts libéraux sont aussi incertaines. Au PDC « de droite » Gerhard Pfister (adversaire de l’ex-Conseillère fédérale PBD Eveline Widmer-Schlumpf), on prête ces mots : « Le PBD et les Verts libéraux ne jouent aucun rôle dans l’entente bourgeoise issue des dernières fédérales » (lire aussi : « Neue Zürcher Zeitung » du 3 juin). D’autres croient au rapprochement (« SonntagsBlick » du 5 juin). Qui dit vrai ?
Alors ? La « droite » UDC et le « centre-droit » PLR, vainqueurs des élections 2015, peinent-ils à concrétiser ? Sont-ils trop différents ? La jonction avec le PDC, malgré le « droitier » Gerhard Pfister, est-elle plus compliquée que prévu ? Finalement, la tâche des socialistes de Christian Levrat ou des Verts historiques de Regula Rytz, à gauche, est-elle moins ardue que redouté ? Ne parions pas.